RESTAURATION DU DOMAINE
Un vaste programme de restauration et d’aménagement du Domaine de Bonrepos-Riquet est en cours de déploiement. Vous pouvez participer à la restauration du Domaine en accédant à la rubrique Mécénat

Bonrepos a sans doute disposé de sa glacière dès le XVIIe siècle, époque où cet équipement faisait partie des signes apparents de la vie aristocratique. Raffinant mets et desserts, la glace fut associée à un mode de vie mondain.
Très vite, une élite aisée, à la recherche de nouveaux plaisirs gustatifs, s’habitua à ce luxe : les nouvelles manières de la table imposèrent désormais limonades frappées, sorbets et fruits glacés durant l’été.
La glacière de Bonrepos fut construite au pied du versant nord du vallon de la Garenne. La cuve, en briques, mesure six mètres quatre-vingt de profondeur sur cinq mètres de diamètre. Elle est précédée par un couloir coudé et voûtée d’un dôme dans lequel est aménagé un jour. Le remplissage se faisait en hiver avec des paniers de neige remplis à la pelle sur place ou de la glace découpée sur le Canal du Midi. Faute d’approvisionnement local, on faisait venir de la neige tassée du Comminges, par charrois et par navigation fluviale sur la Garonne.
Aujourd’hui, l’édifice requiert un important programme de restauration pour stabiliser son état de conservation et permettre sa restitution au grand public dans le cadre des activités de médiation et de valorisation patrimoniales. Il vise principalement à la restauration de son dôme, la restitution de son corridor d’entrée et l’aménagement d’une plateforme autorisant l’accès du public aux intérieurs de la glacière.
2020-2022 : Restauration de la glacière
- Tranche I
- En cours de définition
- Coûts : NC
- Financement : Montage financier en cours

Bonrepos a sans doute disposé de sa glacière dès le XVIIe siècle, époque où cet équipement faisait partie des signes apparents de la vie aristocratique. Raffinant mets et desserts, la glace fut associée à un mode de vie mondain.
Très vite, une élite aisée, à la recherche de nouveaux plaisirs gustatifs, s’habitua à ce luxe : les nouvelles manières de la table imposèrent désormais limonades frappées, sorbets et fruits glacés durant l’été.
La glacière de Bonrepos fut construite au pied du versant nord du vallon de la Garenne. La cuve, en briques, mesure six mètres quatre-vingt de profondeur sur cinq mètres de diamètre. Elle est précédée par un couloir coudé et voûtée d’un dôme dans lequel est aménagé un jour. Le remplissage se faisait en hiver avec des paniers de neige remplis à la pelle sur place ou de la glace découpée sur le Canal du Midi. Faute d’approvisionnement local, on faisait venir de la neige tassée du Comminges, par charrois et par navigation fluviale sur la Garonne.
Aujourd’hui, l’édifice requiert un important programme de restauration pour stabiliser son état de conservation et permettre sa restitution au grand public dans le cadre des activités de médiation et de valorisation patrimoniales. Il vise principalement à la restauration de son dôme, la restitution de son corridor d’entrée et l’aménagement d’une plateforme autorisant l’accès du public aux intérieurs de la glacière.

HISTOIRE
L’œuvre du canal du Midi
Pour obtenir toutes les informations nécessaires à une promenade de quelques heures ou de plusieurs jours le long ou sur le Canal du Midi, vous pouvez charger l'application "Canal du Midi" sur le site Canal du Midi

Le Canal Royal du Languedoc ou canal du Midi est une voie d’eau artificielle, un canal, creusé au 17e siècle et qui avait pour fonction de relier la Mer Méditerranée à l’Océan Atlantique. Construit entre 1667 et 1681 par Pierre-Paul Riquet, le canal du Midi constitue un ouvrage d’art remarquable, considéré par ses contemporains comme le plus grand chantier du règne de Louis XIV. Il demeure aujourd’hui le plus ancien Canal d’Europe encore en fonctionnement : le réservoir de Saint-Ferréol, dont le barrage canalise les ressources hydrauliques de la Montagne Noire, alimente en eau le bassin du seuil de Naurouze via le Canal de la Rigole. Depuis ce point, les eaux du canal du Midi s’écoulent naturellement vers l’ouest et Toulouse et vers l’est en direction de la Mer Méditerranée. Long de 241 km, le canal du Midi s’étire de Toulouse (Port de l’Embouchure) à Marseillan (Etang de Thau) et compte aujourd’hui une centaine d’écluses et autant d’ouvrages de franchissement. Au 19e siècle, il fut prolongé au delà de Toulouse par le Canal Latéral de la Garonne : jusqu’à cette époque, on devait caboter sur le fleuve Garonne pour rallier l’Océan Atlantique depuis la capitale du Languedoc. Cet ensemble de canaux fut classé au titre des Monuments Historiques et inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1996.
L’exécution d’un tel chantier, permettant de joindre en droite ligne l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée en évitant le contournement de la péninsule ibérique était un rêve ancien caressé par les Empereurs Romains (Auguste, Néron), Charlemagne et les Rois de France (François Ier, Henri IV). La construction d’un tel ouvrage constituait pour eux un véritable enjeu politique et économique visant à sécuriser et améliorer le transport maritime, désenclaver des territoires, et trouver de nouveaux débouchés commerciaux.
Or, le creusement de ce canal était à cette époque une véritable utopie. Les ressources financières à mobiliser, les moyens humains et logistiques à déployer, les difficultés techniques à résoudre, la volonté politique à faire valoir étaient tels que tous avaient la conviction de l’impossibilité d’ériger une telle voie d’eau. Au 16e siècle, certains projets, plutôt réalistes, furent élaborés ; mais aucun d’entre eux ne résolvait le problème de l’alimentation en eau du Canal. Ce fut le génie de Riquet d’entrevoir dans la Montagne Noire le futur réservoir de son canal, capable de le pourvoir durablement en eau à partir du seuil de Naurouze, point haut de la ligne de partage des eaux Océane et Méditerranéenne.
Après son exploration de la Montagne Noire et ses essais fructueux à Bonrepos-Riquet, Pierre-Paul Riquet adressa son idée de canal à Colbert le 15 novembre 1662. Le Roi de France, Louis XIV, vit en ce projet l’opportunité de contrarier le voisin et rival espagnol et l’occasion de marquer son règne d’une œuvre impérissable.
La conjonction des ambitions des deux hommes, Riquet et Louis XIV, permit le lancement des travaux du Canal. Toutefois, Riquet dut faire preuve de beaucoup de détermination pour faire face aux problèmes quotidiens (accidents, difficultés financières…) de cet immense chantier qui mobilisa des milliers d’ouvriers pendant une quinzaine d’années. Riquet mourût le 1er octobre 1680 alors que son canal demeurait inachevé sur quelques lieux avant le débouché de l’Etang de Thau. Le Canal Royal du Languedoc, inauguré le 19 mai 1681, connut des défaillances techniques (ensablements, crues de rivière) peu de temps après sa mise en service. Des travaux de confortement et des aménagements complémentaires furent notamment exécutés à la fin du 17e siècle par Niquet et Vauban.
Le canal du Midi est une réalisation technique remarquable au regard des moyens connus au 17e siècle. On peut citer certains des ouvrages d’art exceptionnels qui le constituent : le Barrage de Saint-Ferréol, le Tunnel de Malpas, l’Escalier d’écluses de Fonsérannes…
Propriété de l’Etat, le canal du Midi connut au 20e siècle une longue période de désintérêt et cela jusqu’aux années 1990 et l’essor du tourisme fluvial. Il est aujourd’hui administré par l’Etablissement Public (EPA) des Voies Navigables de France (VNF).
HISTOIRE
Pierre-Paul Riquet, Baron de Bonrepos, Fermier Général des Gabelles et concepteur du canal du Midi

Pierre-Paul Riquet naquit en 1609 à Béziers. Appartenant à la classe supérieure de la bourgeoisie, son Père, Guillaume Riquet, avait été notaire puis Procureur auprès de la Cour Royale de Béziers. Jeune homme aventureux, Pierre-Paul Riquet manifesta très tôt un goût certain pour les sciences et les mathématiques. Pierre-Paul Riquet se maria avec Catherine Milhau, fille d’un bourgeois biterrois, avec qui il eut cinq enfants : Jean-Mathias, Pierre-Paul, Marie, Catherine et Anne.
Vers 1630, Riquet débuta semble-t-il sa carrière dans la Maison de sel de Mirepoix, ville où il vécut. Il devint Sous-fermier des Gabelles du Languedoc en 1651, puis Fermier Général en 1660. Il se vit confier par Colbert la Gabelle du Roussillon, depuis peu territoire français, en 1661. Pour assurer une charge de plus en plus pesante, Riquet s’adjoignit les services de son ami d’enfance et beau-frère, Pierre Mas, devenu docteur en droit et avocat de Béziers en 1632. Riquet s’installa à Revel en 1648. Sa période revéloise fut probablement propice à la découverte de la Montagne Noire : il put « cartographier » les sources et les cours d’eau du massif, en jauger les débits, et imaginer un système de canalisation, via une conduite de dérivation, capable d’alimenter son futur canal. Beaucoup s’accordent à dire que son intérêt pour l’ouverture d’une voie navigable de jonction reliant l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée relevait d’une convergence de faits : la curiosité de l’homme pour les sciences, ses ambitions personnelles de laisser son empreinte dans l’Histoire et des considérations d’ordre professionnelles et pécuniaires. En tant que Fermier des Gabelles, Riquet était responsable du recouvrement de l’impôt sur le sel mais aussi de son transport et son acheminement vers les greniers du Languedoc.
Après l’acquisition du Domaine de Bonrepos en 1652, Riquet consacra sa « seconde vie » à l’élaboration de son grand projet. En novembre 1666, il obtint du Roi de France la réhabilitation en noblesse de sa famille, dont l’un des aïeuls, Nicolas, avait dérogé à la règle en 1565. Les origines florentines de Riquet, remontant à un certain Gherardo Arighetti, proscrit de la ville à la suite de la querelle entre les Guelfes et Gibelins, et réfugié en Provence au 13e siècle, semblent très incertaines, et seraient une reconstitution tardive de ses descendants.
Pierre-Paul Riquet mourut le 1er octobre 1680 à Toulouse sans voir l’achèvement de son Canal Royal du Languedoc. Il fut inhumé dans la Cathédrale Saint-Etienne de Toulouse.
HISTOIRE
Les Riquet de Bonrepos et la gestion du canal du Midi (18e et 19e siècles)
La disparition prématurée de l’inventeur du Canal fut préjudiciable au projet, et faillit remettre en cause son achèvement. Riquet laissa en effet à ses enfants une situation passablement difficile : un canal inexploitable et de lourdes dettes induites par la construction du Canal et les droits de succession. Ses fils, Jean-Mathias (1638-1714) et son cadet Pierre-Paul II (1646-1730), firent énergiquement face aux difficultés, et parvinrent à terminer l’œuvre de leur défunt père. Le 19 mai 1681, sur une grande barque d’honneur, les commissaires du Roi, les membres des Etats Généraux et les Riquet inaugurèrent le Canal Royal du Languedoc. Ce vaste chantier ne fut clos pour un temps que quelques mois plus tard.
Jean-Mathias de Riquet, titulaire du fief et détenteur de la part majoritaire du Canal, s’attacha aussi à rendre à sa famille l’intégralité de la propriété du Canal, détenue pour partie par les créanciers de son père. Il y parvint en 1710 au prix d’importants versements qui furent rendus possibles grâce aux revenus considérables générés par l’exploitation commerciale de la nouvelle voie d’eau. Vers 1730, ce fut son second fils, Jean-Gabriel Amable (1709-1791) qui, héritant du Domaine de Bonrepos-Riquet où il entreprit d’importants travaux d’embellissement, devint le nouveau gestionnaire du Canal du Midi. Agissant au nom des Riquet et en particulier de son frère ainé, Victor-Pierre François (1698-1760), Comte de Caraman, il instaura une première administration au Canal en nommant un Directeur Général et en procédant à une division géographique en six « départements » de l’ensemble.
Jean-Gabriel Amable, Procureur Général du Roi, instruit à charge en 1762 le procès de Jean Calas, rendu célèbre dans l’Histoire par l’intervention de Voltaire. En février 1763, Monseigneur Lamonie de Brienne, Archevêque de Toulouse, séjourna à Bonrepos où il fut accueilli dans la « chambre neuve » de la demeure. Le Domaine de Bonrepos-Riquet devint pour un temps un observatoire du ciel et de la terre : le savant ariégois Jacques Vidal, ami de Jean-Gabriel Amable, lui-même curieux d’astronomie, y étudia la planète Mercure et le nivellement du Pic du Midi à partir de 1769. La fille du seigneur de Bonrepos, Dorothée Etiennette de Riquet, épousa en secondes noces Emmanuel de Cambon (1737-1807) qui devint en 1787 Premier Président du Parlement de Toulouse. Refusant de livrer son mari alors recherché, elle fut jugée par le Tribunal Révolutionnaire de Paris et guillotinée le 8 Thermidor de l’an II (27 juillet 1794), la veille de la mort de Robespierre. C’est son fantôme sans tête qui hanterait aujourd’hui le château familial. De leur côté, les Riquet de Caraman s’exilèrent à l’étranger en 1791. Le Canal du Midi ne fut que partiellement nationalisé (loi sur les Emigrés) en raison du maintien des Riquet de Bonrepos en France. Ce fut à partir de cette part minoritaire que la famille recouvra la quasi-totalité de leur ancien fief vers 1898, date de l’acquisition définitive du Canal par l’Etat.
Le Domaine de Bonrepos-Riquet fut habité sans interruption par les Riquet jusqu’en 1836, date où il fut vendu aux enchères. En 1867, il fut racheté par une descendante de Pierre-Paul Riquet, la Comtesse de Berthier Montrabe dont le fils devint Maire de Bonrepos entre 1888 et 1916. La veuve de ce dernier céda le domaine en 1931. Le Domaine de Bonrepos-Riquet quitta alors définitivement le giron familial.
Jean-Mathias de Riquet, titulaire du fief et détenteur de la part majoritaire du Canal, s’attacha aussi à rendre à sa famille l’intégralité de la propriété du Canal, détenue pour partie par les créanciers de son père. Il y parvint en 1710 au prix d’importants versements qui furent rendus possibles grâce aux revenus considérables générés par l’exploitation commerciale de la nouvelle voie d’eau. Vers 1730, ce fut son second fils, Jean-Gabriel Amable (1709-1791) qui, héritant du Domaine de Bonrepos-Riquet où il entreprit d’importants travaux d’embellissement, devint le nouveau gestionnaire du Canal du Midi. Agissant au nom des Riquet et en particulier de son frère ainé, Victor-Pierre François (1698-1760), Comte de Caraman, il instaura une première administration au Canal en nommant un Directeur Général et en procédant à une division géographique en six « départements » de l’ensemble.

Le Domaine de Bonrepos-Riquet fut habité sans interruption par les Riquet jusqu’en 1836, date où il fut vendu aux enchères. En 1867, il fut racheté par une descendante de Pierre-Paul Riquet, la Comtesse de Berthier Montrabe dont le fils devint Maire de Bonrepos entre 1888 et 1916. La veuve de ce dernier céda le domaine en 1931. Le Domaine de Bonrepos-Riquet quitta alors définitivement le giron familial.
HISTOIRE
Le Domaine de Bonrepos-Riquet, aux origines du canal du Midi
En 1652, Pierre-Paul Riquet, grandement enrichi par sa charge de Sous-fermier Général des Gabelles du Languedoc, acquit l’ancien donjon de Bonrepos. Il dut faire preuve de tous ses talents de négociateur pour obtenir des Consuls la propriété « pleine et perpétuelle » de l’édifice alors ruiné : Riquet s’engagea à le remettre en état de défense et à accueillir la population locale en cas de menace.
Tout en honorant sa promesse, il érigea une résidence de campagne dont Riquet agrémenta les abords d’un parc et de jardins. Il constitua également un vaste domaine agricole de plusieurs centaines d’hectares d’où il pouvait retirer d’importants bénéfices. En devenant châtelain de Bonrepos, Riquet pouvait enfin faire valoir ses prétentions nobiliaires et travailler paisiblement à son projet de voie d’eau. Sa seigneurie était en effet proche des différents tracés de canal qu’il étudiait alors. Son domaine possédait aussi un potentiel hydraulique propice aux expérimentations qu’il projetait de réaliser.
Dans le vallon de la Garenne qui jouxte sa demeure, Riquet aménagea dès 1655 et à partir d’un ancien vivier un ouvrage hydraulique remarquable réunissant trois bassins étagés. Le bassin réservoir central achevé d’une large chaussée stockait les eaux saisonnières acheminées des vallons environnants par deux rigoles. Celui-ci alimentait un bassin inférieur monumental de 250 mètres de long, véritable tronçon de canal. A partir de ses bassins agissant tels des vases communicants, Riquet put approfondir ses savoirs en matière de conduite des eaux et les mettre en pratique de manière empirique au bénéfice de son projet de canal de jonction des Deux Mers.
A l’automne 1662, Pierre-Paul Riquet reçut à Bonrepos l’Archevêque de Toulouse, Anglure de Bourlemont, et fit la démonstration de la faisabilité de son projet de canal et en particulier de son alimentation eau depuis la Montagne Noire. Ce fut fort de cet appui politique, qu’il adressa à Colbert, Ministre des Finances du Roi, sa fameuse lettre du 15 novembre de cette même année, dans laquelle Riquet exposa ses premières idées pour la création de son canal.
Dans son étude « Relation pour la jonction des mers Océane et Méditerranée » qui accompagnait cette première correspondance, il développa plusieurs tracés de canal. Riquet prit soin d’en privilégier un, celui qui consistait à construire un canal dans les vallées de rivières – et non pas seulement en aménager leurs lits – en empruntant la vallée du Girou et le seuil de Graissens. Il décrivit à Colbert cette voie en ces termes : « un pays plat et très uni » et « une pente douce », une géographie par conséquent propice à la navigation et limitant la construction d’ouvrages d’art.

Ce parcours, qui fut finalement abandonné au profit d’un passage par Toulouse, n’avait pas été choisi par hasard puisqu’il traversait le fief du Gabelou à Bonrepos. Intéressé par les dires de Riquet, Louis XIV dépêcha alors en Languedoc des commissaires pour évaluer la vraisemblance du projet.
A l’issue d’expérimentations prometteuses, le Roi ordonna par l’Edit de Saint-Germain-en-Laye la construction du canal de jonction des mers Océanes et Méditerranée en octobre 1666. Cette proclamation érigea les terres du Canal en fief et consentit d’importants droits à son possesseur, Pierre-Paul Riquet. Les travaux du Canal débutèrent en janvier 1667. Riquet rencontra d’importantes difficultés financières et techniques tout le long de son chantier. Il mourut ruiné le 1er octobre 1680 alors que son canal demeurait inachevé entre Naurouze et l’Etang de Thau.
Tout en honorant sa promesse, il érigea une résidence de campagne dont Riquet agrémenta les abords d’un parc et de jardins. Il constitua également un vaste domaine agricole de plusieurs centaines d’hectares d’où il pouvait retirer d’importants bénéfices. En devenant châtelain de Bonrepos, Riquet pouvait enfin faire valoir ses prétentions nobiliaires et travailler paisiblement à son projet de voie d’eau. Sa seigneurie était en effet proche des différents tracés de canal qu’il étudiait alors. Son domaine possédait aussi un potentiel hydraulique propice aux expérimentations qu’il projetait de réaliser.
Dans le vallon de la Garenne qui jouxte sa demeure, Riquet aménagea dès 1655 et à partir d’un ancien vivier un ouvrage hydraulique remarquable réunissant trois bassins étagés. Le bassin réservoir central achevé d’une large chaussée stockait les eaux saisonnières acheminées des vallons environnants par deux rigoles. Celui-ci alimentait un bassin inférieur monumental de 250 mètres de long, véritable tronçon de canal. A partir de ses bassins agissant tels des vases communicants, Riquet put approfondir ses savoirs en matière de conduite des eaux et les mettre en pratique de manière empirique au bénéfice de son projet de canal de jonction des Deux Mers.



Ce parcours, qui fut finalement abandonné au profit d’un passage par Toulouse, n’avait pas été choisi par hasard puisqu’il traversait le fief du Gabelou à Bonrepos. Intéressé par les dires de Riquet, Louis XIV dépêcha alors en Languedoc des commissaires pour évaluer la vraisemblance du projet.
A l’issue d’expérimentations prometteuses, le Roi ordonna par l’Edit de Saint-Germain-en-Laye la construction du canal de jonction des mers Océanes et Méditerranée en octobre 1666. Cette proclamation érigea les terres du Canal en fief et consentit d’importants droits à son possesseur, Pierre-Paul Riquet. Les travaux du Canal débutèrent en janvier 1667. Riquet rencontra d’importantes difficultés financières et techniques tout le long de son chantier. Il mourut ruiné le 1er octobre 1680 alors que son canal demeurait inachevé entre Naurouze et l’Etang de Thau.